La Septante, traduction antique de l'AT en grec
La lecture de la Bible, son étude et celle des langues anciennes de rédaction font partie de mes activités de temps libre. Étant autant ouvert que rigoureux, j'essaie de me fournir les textes originaux dans les langues originales. Je possède déjà la BHS pour l'Ancien Testament et la 28e édition du Nestle-Aland.
Je pense me fournir la Septuaginta Rahlfs-Hanhart, Editio altera. Bien que protestant luthéro-réformé, je ne vois pas de problème à aussi travailler la version grecque de l'Ancien Testament : après tout, elle était utilisée par les Juifs hellénisants (j'ai même cru lire qu'on en a retrouvé des fragments parmi les manuscrits de la Mer Morte, preuve peut-être qu'elle n'était pas exclusivement utilisée par les hellénisants)... et longtemps par les chrétiens; et pour la culture générale, c'est toujours un plus !
J'ai trois questions à son sujet :
1) Sur un point de vue édition/apparat critique, à quoi dois-je m'attendre ?
2) Quelles différences existe-t-il avec la Biblia Hebraica ?
3) Quelle place occupe-t-elle actuellement dans la recherche et/ou dans les églises ?
Merci d'avance !
Bonjour,
Je suis impressionné devant l’étendu de votre travail sur les textes bibliques. Il est vrai qu’un accès aux textes dans leur langue d’origine constitue toujours un plus pour leur compréhension fine. La lecture de l’Ancien Testament dans la version grecque dite de la Septante permet ainsi une meilleure compréhension du Nouveau Testament, mais aussi de l’Ancien bien sûr.
La Septuaginta Rahlfs-Hanhart est une édition scientifique de référence et comprend, en tant que telle, un apparat critique important. D’autant plus important que pour certains livres (comme celui d’Esther par exemple), il existe véritablement deux versions très distinctes du texte en grec.
Les différences entre le texte hébreu et le texte grec varient aussi d’un livre à l’autre. Si elles s’avèrent plus ténues pour les livres du Pentateuque (dont il semble que le texte hébreu soit déjà relativement stabilisé au moment de sa traduction en grec), elles s’accroissent pour les livres prophétiques (surtout pour les livres tardifs) et deviennent souvent très importantes pour les autres écrits (dont la rédaction finale est parfois contemporaine de la traduction de la Septante). Bref, c’est à un nouvel univers linguistique, et donc culturel, auquel il faut vous attendre.
La Septante a, de tout temps, joué un rôle plus important dans la tradition catholique que dans celle luthéro-réformée, tant sur le plan de la recherche que sur celle de la liturgie. Pour les luthéro-réformés, la Septante est généralement considérée comme une version seconde, voire même secondaire par rapport à la Biblia Hebraica. La recherche contemporaine revoit cette position et considère souvent que l’étude de la Septante permet parfois d’accéder à une version hébraïque des textes bibliques plus ancienne que celles des manuscrits hébreux les plus anciens. Jusqu’à présent cependant, je ne vois pas que la recherche sur la Septante ait un impact sur la vie des Eglises luthéro-réformées.
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