Une grande soif - des églises vides: un paradoxe?

Vous avez entièrement raison: la spiritualité est importante, et est ressentie
comme telle par les gens. Dans leurs contacts quotidiens, les pasteurs et diacres
ne peuvent que constater une soif, peut-être encore plus chez les jeunes que
dans la génération 30-60 ans. Pour ma part, je n'ai jamais entendu l'EERV dire que la
religion n'intéresse personne. Ce serait grave!
Tous les "lieux d'église" s'interrogent sur la meilleure manière de répondre
à cette soif. Beaucoup de choses sont proposées ici et là, avec plus ou moins
de succès. Le site "questiondieu.com" est une de ces propositions; il est heureux
que ça existe, et que beaucoup en profitent.
Mais il faut reconnaître que "poser une question individuellement, de façon
anonyme, devant un écran d'ordinateur" et "participer au culte dominical" sont
deux gestes qui ne relèvent pas de la même démarche.
Si le culte peut parfois aider les participants à trouver des réponses à leurs
questions, ce n'est pas son but premier. Son but est de rassembler le Peuple
de Dieu autour de la Parole et des sacrements. Les personnes qui y viennent
ont déjà pris le chemin d'un certain engagement: celui de croire que quel que soit
leur état d'esprit, leurs doutes et leurs questions, Jésus-Christ est là au
milieu des siens, avec une Parole qui fait grandir et le Pain de vie qui nourrit.
Ça demande donc d'entrer dans quelque chose qui ne nous appartient pas tout-à-fait,
et qui existait avant nous.
Il est vrai que d'autres façon de célébrer le culte ont été tentées. On peut
s'en réjouir, mais le plus souvent, on a pu constater qu'après un premier temps
d'enthousiasme, l'assistance diminuait. Que conclure de cela?
Il me semble -mais ça n'engage que moi-, qu'actuellement, en Occident, avec
l'idéologie ambiante, le sens et le but du culte sont des notions qui ont de
la peine à passer. Je n'en tire pas la conclusion qu'il faudrait arrêter de
célébrer. A mon avis, il faut continuer fidèlement; les mentalités peuvent changer,
même rapidement.