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Votre questionY a-t-il un antagonisme entre Jésus et ses coreliogionnaires?
Je participe au partage biblique organisé par le pasteur de ma petite ville. Les participants sont la plupart des bons protestants retraités engagés dans la vie paroissiale. Lorsque nous partageons les écrits du Nouveau Testament...nous nous heurtons toujours au problème des juifs de l'époque. Ne pourrions-nous pas enfin nous débarasser aujourd'hui de l'antagonisme entre Jésus et ses Creligionaires, inventé par ceux qui y étaient intéressés pendant deux mille ans ? Que n'a-t-oon raconté,dans les milieux orientaux et occidentaux des Pères de l'Eglise, sur les rabbins rigides, légalistes, obsédés par la juriprudence et par leurs arguments extrémistes, d'une part, et d'autre part, sur Jésus , l'homme de coeur et d'intériorité, d'amour et de pardon ? Il est clair que les Evangiles, écrits après la mort de Jésus, à partir de l'an 60, ne sont que des interprétations de ses faits, gestes et dires. Leur pluralité et leur diversté ferment à tout jamais la voie à quiconque voudrait connaître qu
Réponse de : 
Cédric JUVET
Cédric JUVET
ellement Jésus... Qu'en pensez-vous ?
D'accord avec vous: il faut se débarasser de l'antagonisme entre Jésus et le
judaïsme. Jésus était juif, nul ne peut en douter.
Les Evangiles, surtout Jean, mettent en scène une opposition entre Jésus et
son peuple. C'est dû à l'époque de rédaction de ces Evangiles, époque qui a
vu la rupture entre la Synagogue et l'Eglise. Non pas pour des raisons d'intérêts
sordides, mais parce que la catastrophe de 70 (révolte juive et destruction
de Jérusalem par les Romains) a mené à cette rupture, les uns rejetant la responsabilité
sur les autres et vice-versa. Les Evangiles reflètent donc leur époque et pas
celle de Jésus.
Jésus semble avoir proposé une interprétation originale de la Torah. Cela se
voit surtout chez Matthieu et en partie chez Marc: discussions rabbiniques
chez Matthieu (Mt 5 et suivants), lecture de la Torah dans la Synagogue chez
Marc (Mc 1, 21 et 6,2) montrent à l'envi qu'il y a eu dans l'interprétation que
Jésus faisait de la Torah quelque chose qui suscitait une certaine opposition,
soit des milieux du Temple qui y voyaient une contestation de leur autorité,
soit de milieux pharisiens. Dans ce dernier cas, on devait plutôt être dans
le cadre normal de la discussion entre rabbins. Jésus semble avoir été reçu
et considéré comme tel (on le nomme "rabbi", et il enseigne comme un rabbin
et dispute avec les autres rabbins).
L'opposition mise en scène par les Evangiles reflète donc une autre situation.
De même rejeter la responsabilité de la mort de Jésus sur les Juifs est faux:
les Romains seuls avaient pouvoir de décider de la crucifixion! Et ce châtiment
est politique, pas religieux. On peut penser que les autorités juives, le Sanhédrin
en particulier, aveint des raisons de vouloir se débarasser de Jésus, à cause
de la contestation de leur autorité et d'une certaine popularité.
A l'époque, Jésus n'est pas le seul à contester les autorités juives: esséniens,
milieux baptistes, etc. le font également. La différence qui a peut-être fait
pencher la balance romaine: Jésus semble avoir prêché autant dans les villes
qu'en dehors,alors que les autres mouvements cités se tenaient dans le désert.
Grâce aux travaux de Gerd Theissen, nous avons une assez bonne idée de ce qu'a
pu être le milieu de Jésus et son mouvement. François Vouga également offre
des titres intéressants pour cette problématique.
D'accord avec vous: il faut se débarasser de l'antagonisme entre Jésus et le
judaïsme. Jésus était juif, nul ne peut en douter.
Les Evangiles, surtout Jean, mettent en scène une opposition entre Jésus et
son peuple. C'est dû à l'époque de rédaction de ces Evangiles, époque qui a
vu la rupture entre la Synagogue et l'Eglise. Non pas pour des raisons d'intérêts
sordides, mais parce que la catastrophe de 70 (révolte juive et destruction
de Jérusalem par les Romains) a mené à cette rupture, les uns rejetant la responsabilité
sur les autres et vice-versa. Les Evangiles reflètent donc leur époque et pas
celle de Jésus.
Jésus semble avoir proposé une interprétation originale de la Torah. Cela se
voit surtout chez Matthieu et en partie chez Marc: discussions rabbiniques
chez Matthieu (Mt 5 et suivants), lecture de la Torah dans la Synagogue chez
Marc (Mc 1, 21 et 6,2) montrent à l'envi qu'il y a eu dans l'interprétation que
Jésus faisait de la Torah quelque chose qui suscitait une certaine opposition,
soit des milieux du Temple qui y voyaient une contestation de leur autorité,
soit de milieux pharisiens. Dans ce dernier cas, on devait plutôt être dans
le cadre normal de la discussion entre rabbins. Jésus semble avoir été reçu
et considéré comme tel (on le nomme "rabbi", et il enseigne comme un rabbin
et dispute avec les autres rabbins).
L'opposition mise en scène par les Evangiles reflète donc une autre situation.
De même rejeter la responsabilité de la mort de Jésus sur les Juifs est faux:
les Romains seuls avaient pouvoir de décider de la crucifixion! Et ce châtiment
est politique, pas religieux. On peut penser que les autorités juives, le Sanhédrin
en particulier, aveint des raisons de vouloir se débarasser de Jésus, à cause
de la contestation de leur autorité et d'une certaine popularité.
A l'époque, Jésus n'est pas le seul à contester les autorités juives: esséniens,
milieux baptistes, etc. le font également. La différence qui a peut-être fait
pencher la balance romaine: Jésus semble avoir prêché autant dans les villes
qu'en dehors,alors que les autres mouvements cités se tenaient dans le désert.
Grâce aux travaux de Gerd Theissen, nous avons une assez bonne idée de ce qu'a
pu être le milieu de Jésus et son mouvement. François Vouga également offre
des titres intéressants pour cette problématique.