Une Eglise tolérante et vivante?
Je viens de lire le témoignage de Catherine sur son experience dans les eglises pentecotistes et evangeliques et c'est exactement ce que je vis actuellement. Ce qui est étrange c'est que ce genre de témoignage se fait de plus en plus fréquent et cela m'interpelle. Moi même je suis complètement à bout de forces, sans cesse tiraillée entre réformée et pentecôtiste, au point où je dois consulter un psychiatre pour essayer de me sortir de là.
J'ai une question que je souhaiterai poser à ce sujet :
Pourrait on imaginer qu'un jour une Eglise arrive à transmettre des messages d'amour et de tolérance comme le font les réformés et en même temps emprunter quelques petites choses aux evangeliques comme les chants, les instruments de musique et une place pour l'expression des émotions...? Peut être existe t-elle déjà ?...
Je souhaitais avant de terminer, dire que ce site m'aide beaucoup et je remercie vraiment sincèrement tous ceux et celles qui s'investissent et donne de leur temps pour les personne qui, comme moi, sont dans le questionnement.
Bonjour,
Merci pour votre témoignage sur votre parcours de vie. Je pense en effet que votre aspiration rejoint celle de nombreuses personnes.
Vous décrivez un tiraillement difficile à vivre entre ces deux expressions de la foi. A la lecture de votre question, il me semble que le tiraillement se joue à deux niveaux différents.
Sur un plan fondamental, vous cherchez une Eglise ouverte, qui témoigne de l'Amour inconditionnel de Dieu et qui ne fasse pas pression sur les fidèles. C'est une manière de comprendre l'Evangile comme Parole libératrice qui m'ouvre à la responsabilité personnelle. C'est là une question théologique de fond.
Sur un plan plus "formel", vous aimeriez trouver dans les Eglises réformées un peu plus de vie, notamment lors de la célébration du culte, l'expression des émotions (alors que les réformés se montrent très pudiques sur cela), etc... Je crois que ce sont là des éléments certes importants (puisqu'ils concernent notre manière de prier, de vivre devant Dieu, et de célébrer communautairement), mais pas fondamentaux. Ils font plutôt partie de la tradition et d'une certaine "culture religieuse". Ces éléments peuvent tout à fait être remis en question, modifiés, sans que l'aspect fondamental ne soit menacé! C'est le cas notamment dans les paroisses qui ont su accueillir des Africains et leurs expressions de foi...Certes, il y a des résistances, cette "culture religieuse et liturgique" est souvent difficile à modifier, certains ont l'impression de tout perdre s'il y a modification de la manière de célébrer qui les porte depuis leur jeune âge...Mais tout doit pouvoir être discuté. Peut-être en ajoutant certains éléments plus "libres" dans le cadre d'un culte traditionnel ou par des célébrations ponctuelles un peu différentes, etc.... Tout en respectant aussi les personnes plus traditionnelles, car il y a aussi une richesse dans la liturgie, dans un culte plus intériorisé...Richesse qui se révèle peu à peu à celui qui fait l'effort d'entrer dans cette dimension. Il me semble que la chance des Eglises réformées est que l'on peut facilement y prendre des responsabilités et avoir "voix au chapitre", ne pas seulement rester consommateur du culte ou des activités. Je vous inviterais donc à plus vous engager dans votre paroisse locale pour pouvoir discuter de tout cela avec votre pasteur, les conseillers, les membres de l'Eglise. Vous découvrirez certainement une même aspiration, peut-être exprimée différemment, et des voies pour avancer dans le sens d'une Eglise tolérante et vivante.