Bonjour Vincent,
Vous avez raison, Dieu nous veut heureux, il nous a créés pour la joie, et nous peinons à le reconnaître.
La foi chrétienne repose sur la « bonne nouvelle » de l’Évangile : la joie n’est donc pas une possibilité, mais bien une responsabilité du croyant ! Tout l’Évangile est compris entre l’annonce de la grande joie de la naissance du Sauveur à Bethléem (voir Luc 2,10-11) et la joie qui explose à l’aube du premier jour après le sabbat, le jour de la résurrection (voir Matthieu 28,8).
La joie est l’expérience d’une plénitude de sens qui nous ouvre un avenir. Elle implique la totalité de l’existence humaine.
Mais la joie est liée aussi à l’expérience de la rencontre avec l’autre. La formule grecque pour se saluer est significative : « chaîre » (littéralement « réjouis-toi ») est un souhait de joie échangé au moment où l’on se rencontre.
De même, lorsque nous célébrons notre foi, la joie s’exprime notamment par le « baiser de paix » que l’on s’échange pour indiquer la communion que la présence du Christ crée entre les croyants : « Se voir ensemble les uns les autres, lors de la liturgie commune, est la source d’une joie débordante », écrivait saint Jérôme (IVe siècle).
Cela ne veut pas dire, bien sûr, que le chrétien ne connaît plus les tristesses ou les douleurs. Mais la joie chrétienne habite les profondeurs du croyant et elle constitue sa vie cachée en Dieu. C’est la « joie indicible et glorieuse » (1 Pierre 1,8) de celui qui aime le Christ et vit déjà avec lui dans le secret de la foi.
Pour cette raison, dans le Nouveau Testament, la joie est un commandement : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous » (Philippiens 4,4). Oui, il faut s’exercer à la joie, pour vaincre l’esprit de tristesse qui nous menace toujours, mais aussi parce que nous ne pouvons pas priver le monde du témoignage de la joie qui jaillit de la foi.