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Dieu serait-il promoteur du capitalisme ?

Noyer 29.02.2008 Thème : Bible: ce que disent les textes Bookmark and Share
Réponse de : Jean-Denis KraegeJean-Denis Kraege
 

Le texte que vous avez lu est une parabole. C'est là un genre littéraire bien particulier. De même que vous ne confondriez pas un poème et une recette de cuisine ou un texte de loi, de même il ne faut pas confondre une parabole avec un texte nous disant ce que nous devons faire. Vous allez du reste découvrir que c'est exactement le contraire d'une recette de cuisine légaliste que Jésus nous propose ici !
Une parabole est une histoire dont Jésus s'était fait la spécialité et qui comporte toujours quelque chose de bizarre. Vous l'avez du reste remarqué vous-même dans le texte de Mt 25. Il est franchement inimaginable que le maître donne plus à certains esclaves qu'à d'autres, qu'il offre à ses esclaves non seulement ce qu'ils ont reçu, mais aussi ce qu'ils sont gagné et il est absolument injuste qu'il retire à celui qui ne l'a pas fait fructifier ce qu'il lui avait pourtant aussi « donné » pour le remettre à celui qui a déjà reçu une somme énorme. Car ce texte contient encore une autre anomalie : 1 talent, c'était 6000 drachmes, soit 6000 journées de travail ou encore l'équivalent de 20 ans de labeur. Ce maître confie follement des sommes astronomiques à ses esclaves : en tout l'équivalent de 160 années de travail ! Autre bizarrerie : le maître ne donne aucun ordre lors de son départ, mais exige de ses esclaves qu'ils aient fait fructifier ce qu'ils avaient reçu lorsqu'il revient.
Alors que veut dire Jésus ? Certainement pas que les capitalistes ont raison ! ou que Dieu est un maître terrible qui « moissonne là où il n'a pas semé et récolte où il n'a pas répandu », ni que chacun recevrait selon ses capacités et devrait se contenter de ce qu'il a, ni que tout est permis pourvu que l'on fasse fructifier son argent...
Jésus incite ses auditeurs à prendre leurs responsabilités sans qu'on ait besoin de leur dire que faire. Ce qu'il faut faire dans telle ou telle situation, c'est ce qui s'impose, ce qui est évident. Il n'y a pas d'autre règle que celle de saisir ce qui s'impose à tel moment ! Et Jésus, en faisant cela, lutte contre certains de ses contemporains qui auraient aimé pouvoir codifier ce qu'il faut faire dans chaque circonstance de notre vie et ainsi pouvoir aussi se défendre, quand une situation n'est pas prévue dans le code, de ne pas avoir fait ceci ou cela dans cette circonstance. Jésus nous averti que, devant Dieu, nous n'avons aucune excuse de ne pas nous demander ce qu'il faut faire, de ne pas chercher ce qui s'impose de manière évidente ou moins évidente, mais s'impose à nous, même si les lois ne le prévoient pas...
On est ainsi bien loin de la défense du capitalisme qui du reste n'existait pas encore au 1er siècle de notre ère et dont certains protestants se sont effectivement fait les promoteurs, sans que l'on puisse attribuer à la doctrine des Réformateurs - et plus particulièrement de Calvin,- la responsabilité de son essor.



Commentaires

  • Noyer29.02.2008
    Merci beaucoup !!