La sortie du culte
Bonjour,
Merci de votre question qui n’est effectivement pas à priori une question théologique. Elle relèvera plutôt des « adiaphora » comme le disait Martin Luther. Il désignait par ce terme des problématiques qui ne remettent pas en cause l’essentiel de la foi et qui peuvent dès lors de se régler en fonction du contexte local. Ce n’est pas pour autant que votre question est sans intérêt, bien au contraire. En effet, les deux pratiques que vous décrivez, existent bel et bien dans les Eglises réformées.
Plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle dans la décision de savoir laquelle des deux variantes est la meilleure. Un facteur pratique, par exemple : éviter la cohue ou le brouhaha à la sortie du lieu de culte ; un facteur humain : ne pas vexer l’organiste en se déplaçant et en parlant pendant le jeu final ; un facteur temporel : ne pas trop allonger le culte ou au contraire lui permettre de durer encore un peu, etc. Pour ma part, je vous propose de prendre la question sous l’angle du témoignage. Car la façon dont se déroule un culte constitue aussi un témoignage de foi de la communauté chrétienne.
Que peut bien signifier sous cet angle la manière de faire du temple 1 ? Elle marque que le culte se finit avec la bénédiction qui envoie les participants dans le monde pour y être témoins du Christ dans leur quotidien. Dans ce cas, la musique accompagne ce mouvement de sortie et en souligne l’importance. La sortie du culte n’est pas un simple moment pratique, mais un acte liturgique corporel et communautaire (comme : faire un cercle pour partager la Cène, déposer son offrande, se prendre la main pour une prière, etc.) qui signifie l’envoi de la communauté en témoins.
Que peut bien signifier sous cet angle la manière de faire du temple 2 ? Elle marque que la bénédiction finale est à accueillir dans le recueillement, c’est pourquoi l’on s’assied à nouveau. Dans ce cas, la musique accompagne ce recueillement (elle ne constitue pas une prestation musicale en soi) qui précède la sortie qui se fait alors sans musique.
Pour ma part, j’ai une préférence pour la première manière de faire qui souligne davantage la dimension d’envoi qui clôt un culte et qui lui donne aussi son sens. Mais je peux très bien comprendre que l’on préfère la 2nde manière de faire.
On peut évidemment aussi opter pour le compromis bien helvétique qui consisterait à s’asseoir un moment, puis, alors que la musique retentit encore, se lever pour quitter le lieu de culte. Mais parfois, à force de vouloir cumuler les avantages de deux manières de faire, on ne fait que cumuler leurs inconvénients !
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