Pourquoi guérir avec de la salive?

Je ne sais pas pour quelles raisons Jésus agit de la sorte. Beaucoup d'hypothèses ont été émises à ce propos. Ce qui me semble important dans ce récit (Jean 9, mais cf. aussi Marc 8,23), c'est que Jésus guérit et guérit un aveugle. Ce qui est plus important encore, c'est de me demander ce que celui qui rapporte cette histoire a voulu me transmettre à propos de ce que Jésus ou Dieu peut faire dans ma vie. Or ce qu'il peut faire, c'est me rendre la vue à moi qui suis un aveugle. Comme dans ce chapitre 9 de l'évangile de Jean, je me crois clairvoyant à propos de ma vie, à propos de Dieu, à propos des autres, du monde. Or je dois découvrir que, de naissance, je suis un aveugle. Je n'y comprends rien parce que je crois pouvoir voir par moi-même. Il faut que Dieu m'ouvre chaque jour les yeux pour que je puisse voir les choses telles qu'elles sont. Cela est tout spécialement valable en ce qui concerne ma manière de « voir » Dieu. Je le considère en fonction de mes désirs et ne le laisse pas être Dieu, c'est-à-dire libre d'agir à mon endroit comme bon lui semble. Ou bien à l'égard d'autrui, je crois pouvoir le haïr parce qu'il est mon ennemi. Or je devrais le voir comme un ennemi à aimer (Matthieu 5,43-44). Il en va encore de même à propos des choses de ce monde. J'estime dans mon aveuglement que ce qui est fort est valable et ce qui est faible est méprisable. Or, en Jésus, me dit l'apôtre Paul, Dieu me fait voir qu'il choisit les choses faibles pour confondre les fortes (I Corinthiens 1,27)...