Suis-je obligée de retourner avec mon ancien mari ?
tout d'abord j'aimerais vous féliciter pour ce site que j'ai découvert il y a quelques jours et qui m'apporte beaucoup.
Baptisée catholique, je suis à la recherche d'une confession chrétienne qui me délivre de la peur et de l'angoisse qui m'accompagnent depuis longtemps. Après maintes recherches, je me sens très attirée par la foi protestante, en particulier luthérienne. Ma question est la suivante : je me suis mariée avec un catholique dans une église luthérienne. Notre relation n'a jamais vraiment été épanouissante je pense, et j'en suis arrivée même à avoir peur de mon mari, de plus en plus peur (violence verbale en particulier). Aujourd'hui nous sommes séparés et j'ai rencontré un homme avec lequel je me sens très bien et très épanouie. Mais je culpabilise énormément. A l'église catholique on m'a dit d'essayer de faire déclarer mon mariage comme nul car nous ne nous sommes pas mariés devant un prêtre. Mais cela ne serait-il pas un peu hypocrite ? Cependant si je ne le fais pas,je commets alors toujours l'adultère ? Je me sens incapable de retourner avec mon mari, car j'étais extrèmement malheureuse avec lui, mais comment faire pour avoir la paix intérieure, suis-je obligée de retourner avec lui ? Je suis parfois désespérée. Je vous remercie pour votre réponse.
Il y a deux éléments dans votre question : celui de votre séparation, et celui de votre confession. Au sujet du premier, je pense qu'il n'y a qu'une chose à dire : une voix qui vous pousserait à retourner dans une situation qui vous rend malheureuse ne peut pas venir de l'Evangile ! Le Christ est venu pour nous libérer de nos angoisses, de nos culpabilités, de nos terreurs, et non pas pour nous obliger à y revenir. Vous êtes heureuse maintenant, et vous en avez le droit ! Vous et votre premier mari avez peut-être commis des erreurs qui ont amené cette séparation... comme nous commettons tous des erreurs, sur toutes sortes de questions. Le Christ nous demande de reconnaître nos erreurs, oui, mais nous offre ensuite la possibilité de recommencer à zéro, de revivre, de retrouver la joie et le bonheur. La plus belle union à laquelle j'aie jamais assisté a été celle d'un homme et d'une femme divorcés tous les deux, qui ont dit "oui" à ce renouveau de vie, qui se sont placés devant le pardon de Dieu, et qui ont décidé de prendre au sérieux, comme jamais je ne l'avais entendu auparavant, cette possibilité de recommencer sa vie que le Christ a ouverte pour nous. Vous ne commettez aucun adultère, vous avez seulement pris votre souffrance au sérieux en choisissant de quitter une situation qui vous rendait malheureuse, et vous retrouvez maintenant du bonheur... il n'y a aucun péché là-dedans !
Peut-être que l'Eglise catholique a plus de mal que les protestants à intégrer cette idée-là - et c'est là le deuxième élément de votre question. Il y a toutes sortes de raisons à cela, et ce n'est pas le lieu d'entrer là-dedans ni de juger qui que ce soit. Ce dont je suis certaine, c'est qu'il y a des prêtres capables d'entendre la souffrance et l'angoisse qui est la vôtre, et de vous aider à vous en débarasser. Ainsi, ce n'est peut-être pas nécessaire de quitter votre Eglise - mais seulement de trouver les bonnes personnes qui pourront vous écouter vraiment, et vous aider à poursuivre votre chemin. Mais pour moi, je le répète, une voix qui vous pousserait à revenir dans une situation qui vous rend malheureuse, qu'elle vienne de n'importe quelle Eglise, ne vient pas de l'Evangile ! Restez donc vigilante à cela, plutôt qu'à l'une ou l'autre confession.
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